Sous un ciel de chardon bleu

Lieu fondateur, instants d’éblouissement.
Pour Pierre Tanguy, c’est la côte sauvage du Léon finistérien, du côté de Brignogan dans le pays Pagan, avec ses rochers couverts de lichen, ses plages de chardon bleu et ses mares innombrables, véritables bénitiers d’eau salée. On est sur « la Côte des légendes ». Dieu et ses saints ne sont jamais loin. L’auteur fait une relecture de ce territoire d’enfance, dans un va-et-vient permanent entre l’immuable et l’éphémère. Il révèle, par les mots et la photographie, sa vraie passion d’un lieu. Et nous entraîne aussi, comme l’écrit Alain Kervern dans la préface, à « une lancinante interrogation sur la fuite des saisons, des années, de la vie ».


Format: 12×17
Nombre de pages: 128 pages
ISBN: 978-2-84418-106-0

Année de parution : 2010

13,00 

Catégorie :

Il y a la mer

Il y a la mer, il y a le sable.
Il y a les mares grises où s’excitent de minuscules
poissons.
Il y a aussi les mares tapissées d’algues rousses où se
camouflent les crabes agressifs.
Les enfants y sèment la panique et les crevettes
peureuses font des bonds en arrière.
Parfois le filet des haveneaux ramasse des bouquets,
le plus souvent un coquillage vide.
à la marée montante, les grandes personnes se
penchent pour surprendre, à fleur d’eau, l’œil des
palourdes blanches.

Grande marée

Parfois la mer vous quitte.
Elle part au large.
Loin, très loin.
Que va-t-elle faire si loin ?
On la devine là-bas, plus loin que les barques, à la
lisière des rochers.

S’en va-t-elle pour vous laisser le temps de plonger
dans les mares ou gratter le sable avec vos râteaux?

Plus elle va loin, plus elle s’empresse de revenir.
On la voit cavaler sur le sable trempé, arriver
essoufflée dans un fracas de vagues et investir les
douves de vos gros châteaux de sable.
Tous les remparts s’effondrent, les puces de mer
s’affolent et sautent dans les algues.

C’est le moment béni pour prendre le bain du soir.

Pays bleu

Passé la butte, un cri soudain « La mer bleue ! »
Avant, vous avez bien tiré sur toutes les queues de
cheval dépassant des banquettes ou bien fait des
clins d’œil maladroits.
Devant l’Hôtel des Bains vous débarquez le seau et
l’épuisette.
Des femmes s’embrassent et disent « ma chérie,
ma chérie » en faisant des grands gestes.
à la plage de l’église, des crabes verts vous pincent
les doigts et dans les chardons bleus vous laissez
votre peau.
Mais le monde brille toujours dans la visière bleue de
votre casquette.

Le bigorneau jaune
S’il fallait un emblème ou un signe à la boutonnière,
ce serait le bigorneau jaune.
Bigorneau caméléon, jaune marron sous les algues,
jaune serin quand la marée rejette les coquilles
vides.
Il fait la joie des enfants et des marchands de colliers
de perles.
On peut aussi l’entasser dans des bouteilles de gros
verre.
Pas de scrupule à les empocher.
Les bigorneaux sont mille millions de millions, aussi
nombreux que les étoiles dans le ciel.

Poids 101 g
Auteur

Tanguy Pierre

Éditeur

Collection La Part Classique