Description
Le rouge-gorge se pose
Puis va et vient cherche
Dans la neige infiniment
Les mots de la terre
La neige chant de la mort
Donne souffle aux sources
Aux mots de la terre
À leurs couleurs en attente
Le rouge-gorge se pose
S’efface sans trace
Chaque jour il s’abandonne
À l’inépuisable.
Pour le chant des neiges
Il y aura une cime
Jusqu’à l’infini
Oh ! Tu n’imagines rien
Et tu t’abandonnes
En pure ignorance
Aux merveilles du silence
Mais pourras-tu les nommer ?
Le ciel épanche sans fin
La transparence d’un souffle
Sur la nudité du sable
Sans cesse il parle au silence
De son éternel désir
D’aube à son commencement
Et sur terre il vit de miel
Il veille en attente encore
Du Verbe qui doit venir.
Sur la colline où s’enlace
Le sarrau de l’aube
Le bruissement des eaux
Feutre le silence
Primevères ébaubis
Oiseaux étourdis
La lumière de la brise
Visite la terre
Et les ives du silence
Près de l’eau vivante
Jaunissent les orges
Tes paupières se prosternent.
Un chant glisse de la colline
Gamme de signes blancs et noirs
Croches et rondes
C’est la partition des eaux
Et la patience du temps
Sur la colline
Berceau des sources la colline
Versant aux vergers et prairies
Souffle de vie.
Dans ce pays aussi
Un souffle marche
Et dans les herbes
Les sources parlent
Le cœur respire
Dans le creux de ses mains
À l’unisson
Des mots à nu
Dans ton pays aussi
L’eau sur les pierres
Donne à éclore
Les luminaires
Un univers en germe
Parmi les âges
Et qui s’enfante
De l’invisible.
En fin d’hiver
Une petite voix
Comme une larme
Sur les doigts de la terre
Voix de l’oiseau
Le bouvreuil sur la tige
Petite voix
Abrite un cœur de chair
La voix bien mince
Où se penche le ciel
Petite voix
Que d’aucuns veulent taire.